by Amadou Coulibali
Mes souvenirs d'enfance en Côte d'Ivoire sont un trésor d'expériences sensorielles, chacun gravé dans ma conscience comme les coups de pinceau d'un maître peintre. Les couleurs, les sons, les odeurs et la chaleur omniprésente de l'environnement tropical sont ancrés au plus profond de mon être.
Le soleil, notre compagnon constant, peignait le monde d'une teinte dorée brillante. Ce n'était pas simplement un corps céleste ; c'était une force rayonnante qui baignait tout dans son étreinte chaleureuse. La lumière du soleil filtrée à travers le dense feuillage des arbres, mouchetant le sol de motifs changeants de lumière et d'ombre. Je peux encore sentir sa douce caresse sur ma peau, un rappel du rythme incessant de la vie en Côte d'Ivoire.
Les couleurs de cette terre formaient une symphonie de la palette de la nature. Les verts profonds et luxuriants des palmiers bruissaient dans la brise, leurs feuilles ondulant dans une danse hypnotique. Je me souviens de l'odeur terreuse de la forêt, un mélange de terre humide et de l'arôme riche et verdoyant de la végétation. C'était un parfum qui murmurait les secrets de la vitalité de la terre.
Les marchés étaient un kaléidoscope de rouges vifs, d'oranges et de jaunes. Les fruits tropicaux débordaient des étals, leurs couleurs vibrantes nous attirant comme des aimants. Les papayes mûres, les piments ardents et les mangues dorées étaient un festin pour les yeux et les sens. Les sons des rires, des marchandages et des conversations des vendeurs remplissaient l'air, créant une cacophonie à la fois chaotique et délicieuse.
Et puis il y avait la mer, une compagne constante de ce voyage équatorial. Le doux clapotis des vagues contre le rivage était une berceuse apaisante qui me berçait chaque nuit. La brise marine transportait avec elle le parfum salé de l'océan, se mêlant aux fragrances du sel et des algues marines. C'était un rappel que j'étais au bord d'un vaste monde mystérieux, attendant d'être exploré.
Le contact avec la mer était une sensation unique en son genre. Les eaux chaudes et tropicales m'enveloppaient comme une étreinte douce, l'eau salée laissant une sensation de picotement sur ma peau. Je me promenais dans les eaux peu profondes, sentant le sable entre mes orteils et la fraîcheur de l'océan contre mes jambes. C'était une connexion tactile avec les éléments, un rappel de la relation profonde entre la terre et la mer.
En ces moments-là, en tant qu'enfant grandissant en Côte d'Ivoire, je ressentais un profond sentiment d'appartenance. Les couleurs, les teintes, la chaleur, les sons, les odeurs et le toucher de la mer se mêlaient pour créer une tapisserie de souvenirs et d'émotions. C'était un endroit où les frontières entre le monde extérieur et mon moi intérieur s'estompaient, où l'environnement tropical devenait non seulement un décor, mais une partie intégrante de mon identité. Ces expériences sensorielles sont un témoignage du pouvoir de l'endroit et de l'impact profond qu'il peut avoir sur la psyché d'une personne, et elles continuent d'inspirer mon voyage artistique jusqu'à ce jour.